LES NAVIGATEURS
Quand les navigateurs
De Fort-Mardyck, embarquaient hauts les cœurs
Pour pêcher la morue et le hareng,
Toujours prêts à partir par n’importe quel temps,
Toutes les femmes en pleurs,
Le mouchoir à la main : « je t’aime mon cœur »,
Leur criaient : « revenez vite et bon vent…
Prenez pas froid ! voilà une deuxième paire de gants.
Ils étaient tous pêcheurs,
De père en fils même d’excellents nageurs.
Pour eux la mer, c’était l’plus important :
Un tiens bon d’sus avant d’embarquer pour longtemps.
Une âme de baroudeurs,
Des bras plus gros que les cuisses de ma sœur,
Des poils partout, derrière, surtout devant,
De vrais géants, d’ailleurs chez eux tout était grand.
Partis à toute vapeur,
Dans l’bruit des vagues et celui des moteurs,
Carrément seuls au milieu d’l’océan,
Même pas peur ! « pas peur de mourir sur les bancs ».
Trois litres de sueur
Pour remonter une baleine quelle horreur !
« Oh hisse et ho, allez tous en même temps.
Je prends la queue ! la queue d’la baleine dans les dents ».
C’est une question d’honneur,
La pêche fut bonne faut hisser les couleurs,
Cuire les patates, les sardines, le flétan.
C’est rud’ment bon, j’ai une arête entre les dents.
Je crois bien que c’est l’heure,
L’heure de rentrer, de rentrer d’bonne humeur
Dans le port de Dunkerque, mort aux harengs.
Retour de la pêche à l’Islande et en chantant.